24,25, 26 et 27 Mai 1990

Voyage en Provence :

Jeudi matin 39 d'entre nous s'apprêtent à vivre ensemble le grand week-end de l'Ascension en Provence.
En dépit des mauvais augures venus de ciel nous atteignons sains et saufs notre première halte.

Notre groupe se retrouve aux grottes de Trabuc situées non loin d'Anduze dite la porte des Cévennes.
Encore une grotte direz-vous, avec cascades figées, stalagmites et stalagtites, parcours bitumés et éclairés, avec en plus l'anonement du guide et ses astuces vaseuses. C'est oublier la spécificité de cette cavité, specificité unique au monde à ce jour baptisée " Les 100.000 soldats ". Il s'agit de pointes minérales serrées et drues à souhait, telles les pointes d'un Fakir couvrant des dizaines de mètres carrés. Elles apparaissent dans une sorte de plaine derrière une barrière de calcite de 30 à 40 cm. de haut, surnommée en l'occurence " La Muraille de Chine ".
L'origine de ce phénomène est inconnu, et toutes les recherches n'ont pu qu'établir que la croissance moyenne de ces pitons était de 1 millimètre par millénaire.


Puis après le repas ou pique-nique pris au gré de chacun dans le Parc d'une auberge nous voici à la Bambouseraie d'Anduze.
Il faut toute la dextérité de notre chauffeur pour insérer son véhicule dans l'unique place disponible, tant ce lieu unique en Europe est fréquenté.

Cette Bambouseraie est bien sûr une forêt de 150 espèces de bambous, herbes à la croissance ahurissante, allant jusqu'à 1 mètre par jour. Elle est aussi un merveilleux jardin botanique.

Nous ne citerons que ces jeunes Séquoias âgés seulement de 130 ans et dont l'espérance de vie est de 3000 ans, mais déjà hauts de 30 mètres.

Citons également cet arbre rescapé des premiers âges de la terre appelé Ginkgo Biloba. Ce végétal existe en deux sexes et les oeufs pondus par la femelle sont fécondés par la semence du mâle.

Chose encore plus étrange, quand mâle et femellene sont pas trop éloignés ils penchent l'un vers l'autre, et s'ils sont trop rapprochés, ils s'enlacent à jamais.

Plus bizarre, si le port du mâle est dressé, celui de la femelle est penché, comme un signe de soumission. Oui,... c'est bien là un vestige du passé.



Il faut hélas abréger cette visite, car le week-end ne fait que commencer et notre première étape est encore lointaine. C'est seulement vers 21 h.30, en pleine nuit sous la pluie que nous atteignons le VVF de Giens. Malgré l'heure tardive l'accueil est chaleureux ainsi que l'excellence du dîner qui nous fait oublier les turpitudes de la route.

Le confort de nos quartiers nocturnes aidant, le petit matin nous retrouve frais et dispos pour la traditionnelle excursion aux Iles. La traversée entre le Continant et l'Ile de Porquerolles s'effectue sans problème et grâce à la coque transparante du bateau nous apercevons les fonds marins. Mais à 9 heures du matin seuls les petits Sars sont de sortie sur fond d'algues et de rochers. Mérous, Homards et Pieuvres géantes dorment encore.

Sur le quai de Porquerolles les groupes se forment : les flâneurs et promeneurs d'une part, les randonneurs de Denis d'autre part; ces derniers devant s'élancer courageusement à l'assaut du Sémaphore qui culmine à 142 mètres d'altitude.

Cette randonnée est plutôt une promenade; les sentiers sont multiples, bien dégagés et parcourus par des vélos tout terrain.
Notre itinéraire improvisé au grés des carrefours nous conduit aux gorges du Loup, au phare, bien sûr au sémaphore, également aux installations de visée des missiles, aussi au fort de la Repentance et enfin à la plage Notre-Dame ou quelques courageux goûtent aux joies des bains de mer.

Nous retiendrons également de cette promenade outre les vues multiples sur la mer, ce goëland qui gardait le nid de ses oisillons que nous avons approché à moins de 10 mètres et cet autre qui tel un gros gourmand venait manger à nos pieds, les aliments que nous lui lancions.

Le regroupement au havre gourmand opéré et après une seconde nuitée, Cassis et ses environs vont nous accueillir. Les groupes étant constitués, la bande à Denis démarre en direction des Calanques par la voie terrestre, tandis que celle d'Annette et Pilar va les accoster par la voie maritime.



Quelques kilomètres de bitume urbain nous conuisent à la Calanque de Port Miou que nous longeons et où croisent déjà nos amis marins, avant de nous diriger après un bref salut et quelques photos sur celle de Port Pin que nous atteignons rapidement.

C'est à travers la végétation méditerranéenne que Denis et ses fidèles se dirigent vers la plus réputée,

Pour l'atteindre il faut d'abord monter sur le plateau de Cadeïron, que nous atteignons en empruntant un vallon qui monte modérément sous la végétation mais dont le sol est caillouteux à souhait. Tout cela présage que la descente dans la Calanque sera rude. En effet elle nous apparait tout d'abord sous forme d'un cirque, dont il faut atteindre le fond par des éboulis croulants où la technique du skieur est fort utile.

Puis le fond atteint, c'est au milieu d'impressionantes falaises que le chemin progresse jusqu'à une plage.
Au delà c'est l'eau bleue de la mer qui vient baigner le pied de ces falaises.

C'est en ce lieu que nous faisons la pose du déjeuner avec pour spectacle les varappeurs et les adeptes des bains de soleil.

Le café est certainement une potion magique puisque nous décidons de rejoindre Cassis non point par la voie de l'aller mais par la plus dure, celle qui emprunte les cheminées de la falaise. La dénivelée n'est que de 180 mètres, le chemin est bien balisé et ne le serait-il pas que le poli de la roche le balise à lui tout seul. Ce poli, oeuvre de milliers de mains et de pieds, sera plus dur à vaincre que l'abrupt des parois, mais il le sera grâce à nos, calme, prudence et solidarité. Côté filles il y avait : Andrée, Christine, Jeanine, Nicole, Renée et Simone. Côté garcons vous trouviez : Denis, Emile, Francis et Pierre. Côté récompense, ils ont découvert un paysage féerique et un peu plus d'estime réciproque.